vendredi 28 décembre 2007

Extreme christmas decorating

That's how we call it here… Check this out :


Je sais, j'arrive un peu tard, but I already miss that christmas magic. Pendant les fêtes, les résidents d'Union street du côté de Carrol Gardens, à Brooklyn (juste après avoir enjambé le tristounet Gowanus canal) sont saisis d'une frénésie d'urbanisme familial luminescent, à grand coups de crèches géantes et de guirlandes plus gourmandes en électricité que Besançon en hiver. Et encore je ne suis même pas allé dans le pire quartier : à Dyker Heights, ils sont encore plus dingues. Un documentaire évoque très sérieusement la question : la preuve ici.
Sinon, j'aime beaucoup Charlie Brown et Snoopy gonflables :


Ce qui rappelle encore bien d'autres émouvants souvenirs.
Je sais je suis trop fleur bleue but I can't help it.

jeudi 13 décembre 2007

A clown in its own mirror

Je m'étais promis de ne pas remettre de vidéos, mais disons que c'est la dernière fois et que c'est dans l'intention d'illustrer mon propos.
Bon, j'imagine que vous n'êtes pas nécessairement familier du classement des meilleures ventes de livres du New York Times. La coincidence est amusante et/ou révélatrice, je ne sais pas trop de quoi, mais je suppose qu'elle mérite d'être notée. Alors que le livre de Stephen Colbert (déjà évoqué ici et quelque part par ) caracole en tête des ventes de hardccover nonfiction, voilà qu'il se fait coiffer au poteau après six semaines de présence par An inconvenient book de Glenn Beck.

Donc Stephen Colbert, qui a disparu depuis peu des écrans suite à la grève des scénaristes et auteurs de TV américains, incarne le personnage d'un commentateur conservateur à faire rougir de faiblesse George W. Bush
A la TV, ça donne ça, dans le Colbert Report, le 1er octobre :



J'avoue que j'ai un petit faible pour celle-ci sur les conséquences bienfaisantes de "la main invisible du marché" sur le nombre de morts en Irak:



Donc il en profite pour sortir un bouquin baptisé I am America (and so can you !) qui fait un tabac aux states, toujours en se foutant précisément de la gueule des vrais commentateurs réacs qui pululent sur le cable.

Ensuite, Glenn Beck. Hmm. L'original, en quelque sorte, mais en plus vulgaire. Un ancien alcoolique devenu mormon, interesting isn't it ? En plus de déverser un venin néo-conservateur aussi épais que celui d'Ann Coulter sur les ondes radiophoniques, il anime un show de trash infotainment de la plus crasse bêtise sur CNN, pleins de thèses hallucinatoires sur le grand complot des médias libéraux contre l'Amérique redneck et le racisme dont seraient victimes les chrétiens américains en général. Un exemple: une fine analyse des émeutes dans les banlieues françaises derrière laquelle s'est bien sûr glissé la main des islamo-fascistes (et d'Ahmadinejad, évidemment). Ouvrez les guillemets, avec des pincettes:



Voilà. Maintenant la caricature et l'original se tire la bourre en tête des ventes. Etonnant, non ?

mardi 11 décembre 2007

Celebrity deathmatch part 2 : the "best fishing trip mate" contest

SI vous étiez John Lurie (Lounge Lizards, Stranger than Paradise, Down by Law etc…), avec qui préfèreriez-vous partir pour une bonne partie de pêche ?

a) Jim Jarmush ?

b) Tom Waits ?

c) Willem Dafoe ?

Bonus : Del Byzanteens avec Lurie au saxo et Jarmush aux claviers

lundi 10 décembre 2007

sarkozy is a clinical research assistant in the division of child and adolescent psychiatry

And fillon is in favor of transforming churches into fearful houses
Via Googlism

A sign from God

Si Dieu existe, il n'aime pas Ronald Mc Donald. C'est la terrible conclusion d'un triste épisode qui s'est déroulé lundi dans un vilain fast-food de cette même enseigne sis sur 3rd avenue entre la 50eme et la 51eme. Tandis que je cède furtivement à ma passion coupable pour les cheeseburgers, mon voisin frétille du genou en tournant les pages du New York Post (nous déjeunons face au mur, sur une petite tablette). Et là, alors que j'ingurgite à toute vitesse mon repas de midi, horreur suprême : le bougre est en train de manger sa serviette en papier. Rapidement, l'air de rien, mais il est en train de tout bouffer à pleines dents. Je ne regarderai plus jamais un Big Mac du même œil. Father God, forgive me for eating this evil, evil food. I offer my repentance to you my Father in Heaven and ask your forgiveness.

samedi 8 décembre 2007

A message to you, Rudy

Rudy Giuliani m'écrit. Je sais, c'est étonnant que l'ancien maire de New York et candidat républicain testostéroné m'envoie une petite lettre, mais faut bien s'abonner à sa liste de diffusion pour se tenir au courant de la campagne.
Il y en a qui disent que Rudy Giuliani parle tout le temps du 11 septembre pour vendre sa candidature. C'est totalement faux, et j'en ai la preuve sonore ici (et ). Bonus : Rudy Giuliani lors de son émission de radio à New York entre 1994 et 1999, avec mauvaise foi en barre et méchanceté à tous les étages.
Donc Patrick Oxford, chairman of the presidential committee, me fait part de l'immense enthousiasme qui règne chez les supporters. "Quelle année ! Rudy Giuliani a posé les bases pour la victoire… et la nomination est à portée de main. Cette année, nous avons mis au point une stratégie gagnante et construit une équipe motivée. Et ce dur labeur est en train de payer."

Mais comme on parle de payer, justement, je me doutais que le message de Rudy n'était pas totalement désintéressé: Rudy me propose une photo dédicacée. Il y a quatre modèles: "Profile" (ambiance Reagan-regarde-un-avenir-sans-communistes sur fond de bannière étoilée), "Office" (détendu devant son bureau avec un sourire de winner), "Speech" (sur le terrain, avec la conviction que sa haute mission prête au grand fauve), "Rudy and Judith" (casual mais in love avec sa troisième femme). Détail étrange, Rudy pose sans ses lunettes.
Contribution demandée : "Allez-vous nous envoyer aujourd'hui votre généreuse contribution de 1000 $, 500$, 250$, 100, 50 ou 25$, et nous dire quelle photo originale, customisée et dédicacée de Rudy Giuliani ?"
Pour l'instant, j'hésite. J'aime bien le profil qui se découpe sur le drapeau américain. Je vous tiens au courant.

mercredi 28 novembre 2007

Celebrity deathmatch part 1 : the "Walk on by" contest

Roulements de tambour : j'ai le plaisir de vous présenter notre nouvelle rubrique à périodicité aléatoire, où les grands de ce monde viennent s'affronter autour d'un thème imposé. A vous de déterminer le vainqueur –parce que je peux pas tout faire, dudes–, en fonction de la qualité de l'interprétation, de la conviction, de l'éloquence et de la justesse du propos…
Pour entamer cette nouvelle série réalisée avec des moyens stupéfiants, la chanson Walk on by écrite par Burt Bacharach et Hal David. Nos compétiteurs :

- Dionne Warwick herself en mode minimaliste :



(Burt Bacharach raconte leur rencontre par ici, cela dit)

- Isaac Hayes en mode maximaliste :



- The Stranglers en mode, heu, en mode bourrin, quoi :



Que le meilleur wins, folks.

mardi 20 novembre 2007

Moving images, downtown beat and the working class

Peut-être est-ce à cause de notre promenade hivernale samedi dernier dans le Queens, dont les cuistres vous diront que c'est le nouveau Brooklyn –entendez avec un parfum de fièvre multiculturelle sans l'hyper-branchitude jeuniste et les opérations immobilières à grande échelle. Oui, voyez-vous, nous avons pris la ligne N, sommes descendus à la station Broadway, puis nous avons longé 31st street. Nous sommes passés devant les Kaufman-Astoria studios, deuxièmes plus gros studios américains après Los Angeles.
Point d'arrivée : l'American museum of moving images, dont je ne saurais trop chaudement vous recommander la visite si vous passez par ici (mais leur site est extrêmement bien foutu). Au menu, entre autres***, une étonnante collection des pulls portés par Bill Cosby dans le Cosby show, la perruque originale de Robert de Niro dans Taxi Driver ou la prothèse dentaire de Marlon Brando dans le Parrain. Et j'en passe et des meilleurs : la maquette originale de Los Angeles filmée dans Blade Runner, une exposition fascinante de jeux d'arcade old-school –dont les imparables Pong et Asteroids–, une console de télévision pour savoir ce qui se passe dans la tête d'un réalisateur quand il surveille un nuée de caméras filmant un match de base-ball… Amazing.

Mais je m'égare. Vous allez voir, le lien est ténu. Je découvre de manière presque concommitante que la ville dans un grand effort de sanitarisation sociale, veut supprimer l'Off-track betting, en gros le PMU local, petites échoppes qui abondent justement dans le Queens et où se presse une foule absorbée de petits vieux blue collar qui viennent dépenser leur Medicare sur des canassons galopant dans la poussière. "First it was your cigarettes. Then it was your cheeseburgers. Now they want your racing form…" Bref, on veut cacher la working class sous le tapis, pour son bien, et j'ai bien peur que l'arrivée de jeunes blancs becs dans mon genre ne contribue à ne les pousser dehors.

Soyons clairs, tout ça, les images en mouvement, les quartiers en transformation, l'assainissement urbain, c'est juste un prétexte pour revenir en arrière, au temps d'avant la gentrification et d'avant Giuliani, quand ça craignait vraiment du côté, mettons, d'Alphabet city ou du Lower East side, histoire de regarder quelques clips. Ouf. Extraits.

- Ce très beau clip de Liquid Liquid réalisé par les studios d'animation
de Michael Sporn en 1983



- Un clip paranoïaque des Bush Tetras, le bien nommé Too Many creeps filmé en 1982 :



- DNA joue dans l'émission TV Party diffusé sur le cable new-yorkais de 1978 à 1982 et présenté par Glenn O'Brien



- Lil'Rodney Cee, Frosty Freeze et Mr. Freeze, AKA Double Trouble + Rock Steady Crew in da movie Wild Style, "most important hip-hop movie ever", 1982-83, Lower East side



On peut aussi écouter l'excellent morceau Have a nice day des Distraction boys groupe garage punk dont je ne sais foutrement rien (sinon que c'est tiré d'un 45 tours "Live on Avenue B.", Cryptovision, 1985)


***
(ils proposent une expo en ligne absolument fascinante sur les campagnes télévisées depuis 1952…)

mardi 30 octobre 2007

Goodbye, Tony

Tony's gone for good… Let us all share our sad feelings with an old cowboy song :

Laisse pas traîner Dick Cheney (another hunting controversy)

Décidément, il vaut mieux tenir Dick Cheney éloigné de tout terrain de chasse afin d'éviter la polémique. La dernière fois, en février 2006, le vice-président avait blessé Harry M. Whittington, un juriste et soutien de campagne républicain, en traquant la caille dans un ranch du sud du Texas. Mais hier, alors que Cheney rendait une visite remarquée au Clove Valley Rod and Gun Club, un terrain de chasse privé à Union Vale dans le nord de l'état de New York, la présence sur les lieux d'un drapeau confédéré –pas vraiment le symbole le plus sympathique des Etats-Unis et un souvenir douloureux pour tous les Afro-américains– dans un garage déclenche déjà une nouvelle controverse sur les serial gaffes cynégétiques de Cheney. Surtout dans une période où la résurgence de cordes de pendus et l'affaire de Jena 6 n'incitent pas vraiment à l'optimisme quant aux relations interraciales aux Etats-Unis. Si les porte-parole de Cheney se sont empressés de clamer que celui-ci n'avait rien vu, ce nouveau trophée pourrait bien renvoyer une poignée de plomb dans les fesses d'un chasseur qui n'en a pas vraiment besoin. Cela dit, remarque un chasseur dans le New York Post, personne n'a été blessé. Pas sûr.

jeudi 11 octobre 2007

Take a trip

Ce blog sera encore moins reactif que d'habitude, pour cause de voyage a Paris : a suivre ici.

dimanche 7 octobre 2007

Rock'n'roll highschool (and other jokes)

Pour sortir ce blog du coma prolongé, rien de tel que quelques bonnes blagues des semaines précédentes recyclées ici sans vergogne… et un peu de musique.

- Mais d'abord, l'info people du jour : en me promenant tranquillement dans l'East Village, je remonte 10th street au croisement de l'Avenue A, quand soudain un visage familier arrête net le flux de ma conscience. Richard HELL himself !!!!! The man who wrote Blank generation ! Assis tranquillement devant un magasin ! Après m'être prosterné devant lui et lui avoir baisé les pieds, j'ai repris mon chemin en pleurant des larmes de joie. (Désolé, je n'ai ni autographe ni photos, il va falloir me croire sur parole.)

- Sinon, grâce l'étonnante video backlist de la New York Public Library, j'ai pu mettre la main sur Rock'n'roll Highschool, passionnante réflexion post-moderne sur le mal-être adolescent américain de la fin des années 1970… Ou comment les Ramones parviennent à renverser la névrose d'une université plongée sous le joug néo-conservateur de Ms. Togar. Here comes the trailer :



Non, j'exagère… Il s'agit d'un honnête navet (quoique poussif) tourné par Allan Arkush (avec l'aide apparemment non créditée de Joe Dante et Jerry Zucker) et produit par Roger Corman, qui vaut surtout pour le jeu assez minimaliste des Ramones eux-mêmes, notamment Joey en rocker sevré de pizzas, et pour des scènes live plus vraies que nature. Inutile de vous préciser quelles peuvent être les meilleures conditions pour regarder ce film qui écrase quand même toutes les productions postérieures en matière de teen movies.

- On me dit que j'en fais trop sur Ahmadinejad (voire commentaires du post précédent) ? Allez, zou, j'en remets une couche : le New Yorker jette dans son édition du 1er octobre (je sais je suis vraiment à la bourre) un regard ironique sur la venue du président iranien à Columbia University et un article réellement étonnant sur les Iraniens de New York qui ont partagé la rupture du jeûne avec le même. Le magazine en profite pour livrer une de ses couvertures les plus drôles (qui n'aurait pas dépareillé dans Charlie Hebdo). Et ce en mélangeant les deux histoires les plus absurdement américaines de ces derniers mois : les aventures de Larry Craig, sénateur républicain de l'Idaho, dans les toilettes de l'aéroport de Minneapolis et les tribulations de Mahmoud au pays des Freedom fries.



Dans le même numéro, j'ai l'impression que les plus anti-américains d'entre vous (et je sais qu'il en rôde par ici, de cette sinistre engeance djihado-communiste) verront leurs craintes confirmées quant à l'attitude de l'administration Bush à l'égard de l'Iran dans un article de Seymour M. Hersch.


- Scoop fracassant dans The Onion de la semaine dernière (je vous avais prévenu qu'il allait y avoir du recyclage) : après sa visite surprise à Bagdad pendant le Labor Day, George W. Bush en a effectué une autre, à la Maison blanche cette fois-ci. "Le président des Etats-Unis est bien la dernière personne que je pensais croiser en allant au travail", déclare Alexander Mistri, conseiller spécial du président pour les questions législatives. (Plagiat éhonté d'un post de Corine Lesnes dans Big picture)

- Comme on parle de Bush et qu'il faut bien tempérer le parti-pris pro-républicain de ce blog, autant vous dire que je me suis rendu il y a quelques semaines au Colbert Report (thanks, Ivana!). Si vous ne connaissez pas le personnage de Stephen Colbert, dont l'impeccable incarnation d'un présentateur républicain ferait passer Bill O'Reilly de Fox News pour une lavette démocrate, a fait de lui, avec Jon Stewart, le type le plus drôle des Etats-Unis, précipitez vous ici. Un grand moment de foutage de gueule du président lors du gala de 2006 des correspondants de la Maison Blanche. Si vous êtes de passage à New York et que vous êtes prêt à faire la queue pendant deux heures, vous pouvez assister gratuitement à son show en réservant une place des mois à l'avance (quoiqu'apparemment, vu le nombre de demandes, ça risque de ne pas le faire dans l'immédiat). Show millimétré, studio surchauffé, humour acide. Quand on se dit qu'en France, on a Laurent Ruquier…

- Sinon, quand vous vous faites amputer d'une jambe, un bon conseil, ne rangez pas la jambe en question dans votre barbecue.

- Une pizza aux cookies Oreo ? Yeurk blouarg… Pourtant, ça existe :



- Sinon, le soundtrack de la semaine :
1) Bobby Soxx and the Teenage queers - Learn to hate in the eighties (classic punk rock from Dallas, sur la compilation Bloodstains across Texas)

2) Mambo Taxi - Foolish Litte girl (reprise façon Marine Girls d'un classique des Shirelles). J'imagine qu'il est difficile se procurer cette magnifique cover par cet éphémère groupe anglais qui partage des liens avec Huggy Bear et Blood Sausage. Comme je n'ai pas trouvé de vidéo très probante, je me suis, dans le genre Riot grrrl, rabattu sur Bratmobile, dont je me souviens d'un très bon split-single Words and smiles avec Tiger Trap sur Four-Letter word records :



3) Hybrid Kids (Punky and Porky) - God save the queen sur la compilation A Collection of hybrid mutants sortie sur Cherry Red en 1979. Version trafiquée à la Devo des Sex Pistols sur cette compilation de reprises expérimentales de tubes punk et disco par Morgan Fisher, ancien membre, de Mott The Hoople.

4) New Order - Blue Monday. Sur la compilation International parue aux Etats-Unis en 2002 sur Rhino.

5) Wu Tang Clan - The W. Local flavor.

mardi 25 septembre 2007

Free speech

Vous imaginez cinq minutes Mahmoud Ahmadinejad à la Sorbonne, en train d'expliquer que non, il n'existe pas d'homosexuels en Iran et qu'il n'est nul pays au monde où les femmes bénéficient d'autant de liberté ? Drôle d'ambiance fiévreuse, du coup, hier à l'université de Columbia. Entre conviction d'être aux avant-postes de la liberté d'expression et inquiétude de savoir qu'à quelques mètres de là, l'un des hommes les plus inquiétants au monde est en train de prendre la parole à la tribune d'un institut des affaires internationales. Un Ahmadinejad tel qu'en lui-même, son demi-sourire, ses vestes trop larges, sa rhétorique en béton armée. Je ne sais pas s'il raconte sa journée d'hier sur son blog. Mais le débat a bien eu lieu, et en même temps, pas de surprise, l'ancien Gardien de la révolution n'a jamais rien dit d'autre que ce que l'on attendait de lui. Sauf peut-être cet étrange aveu selon lequel il n'y a pas d'homosexuels en Iran, qui en dit plus long sur sa vision du monde que ses longues tirades sur les rapports entre science et religion. Et dire que pendant ce temps-là, ce pauvre vieux Donald Rumsfeld a un mal fou à se recaser à l'Université de Stanford
Sinon –et le seul lien avec ce qui précède est bien la liberté d'expression–, a-t-on le droit de porter un badge liant le port de l'uniforme dans une école aux Jeunesses hitlériennes ? La question s'est posée à Bayonne (pas dans les Pyrénées-Atlantiques, hein, dans le New Jersey), rapporte le New York Times de dimanche dernier. Le Federal district court, à Newark, a conclu que le port de ce badge ne perturbait pas le travail à l'école. Du coup, le jeune Michael Pinto a pu retourner en cours avec son badge. Le NYT en profite pour passer en revue différentes cas de figure. Un tee-shirt avec une photo de Bush placée sur le corps d'un poulet entouré de derricks, d'un rasoir avec un trait de cocaïne et d'un verre de martini, le tout portant la mention "Faucon-poule-mouillée-en-chef", est-ce que ça passe la douane ? En excursion scolaire, le jeune portant cette élégante liquette s'est vu intimer l'ordre de la mettre à l'envers ou de changer de tee-shirts. Du coup, "lui et ses parents, comme toute famille qui se respecte, sont allés devant le tribunal", poursuit le journaliste. Résultat : après avoir perdu leur procès, ils ont gagné en appel. Pas comme cet étudiant du Vermont qui s'est vu proscrire le port d'un tee-hirt Marylin Manson parce que le musicien faisait la promotion de "conduites destructrices et de valeurs démoralisantes contraires à la mission éducative de l'école". Et le New York Times de s'interroger : "Et Black Sabbath, Britney Spears, Eminem ?"

mardi 11 septembre 2007

From New Zealand with love


Hey you New Zealand rock'n'roll music fans !

C'est en tombant de manière fortuite sur le Brian Turner show sur WFMU que j'ai replongé : pensez donc, trois heures d'émission uniquement consacrées aux plus obscurs groupes néo-zélandais imaginables du début et du milieu des années 1980 : The Rip, Nux Vomica, The Primates, Goblin Mix, Alpaca Brothers et autres Smelly Feet… Aux commandes de cette sélection full of post punk gems, Tom Lax, boss du label de Philadelphie Siltbreeze qui a introduit aux Etats-Unis de nombreux groupes du versant le plus expérimental du rock néozélandais –dont The Dead C et le label Xpressway. Avec en guest-star, Hamish Kilgour, qui avec son frère David, a fait les beaux jours de The Clean avant de rejoindre New York et The Mad Scene.
Il y a de quoi prendre vite fait un aller-simple pour Dunedin (ou un ticket Greyhound pour Philadelphie en ce qui me concerne) afin de dégotter un pressage original du Suzanne said des Shallows ou The Inside Track des Stridulators. Bref vous feriez bien d'aller jeter une oreille fissa à ces petites merveilles.
Du coup, hop, une incredibly good video des Verlaines, The Death and the maiden:



Sinon, dans le genre video datée et mal synchronisée, j'ai à vous proposer ce –malgré tout– très émouvant clip d'époque des Chills :



Et encore le clip de leur tube Heavenly Pop Hit est encore pire dans le genre nonsensical, mais charmant également. Si vous êtes dans le coin, ils jouent ce soir au Lake Wanaka centre (à l'heure où j'écris ces mots, c'est déjà le 13 dans le sud de la Nouvelle-Zélande…)

Pour la route, vous reprendrez bien un peu de Chris Knox, avec ou sans les Tall Dwarfs ?



mercredi 5 septembre 2007

Lost and found heroes

Daniel Johnston at the Spiegeltent, NYC, le 4 septembre 2007

Mardi soir, une salle que je n'avais jamais vue, le Spiegeltent, flanquée au ras de l'East River derrière le South Street Seaport avec une vue radicale sur le Brooklyn Bridge et le Manhattan bridge. Je suis en retard. Sur la scène d'un petit chapiteau baptisé "Salon perdu", Daniel Johnston (Des photos ici). En le regardant trembler comme une feuille alors qu'il s'agrippe de toute ses forces au micro, je me demande brièvement ce que je fais là, si ça ne va pas être un remake musical d'Antonin Artaud au Vieux Colombier.



Daniel Johnston n'a rien, pas d'instrument, juste un polo et un guitariste qui joue sobre et juste, Brett Hartenbach. J'avoue ne pas avoir suivi grand chose de la carrière de Daniel Johnston depuis des lustres, donc je ne connais pas les morceaux. J'ai une vieille cassette collector que j'ai achetée par correspondance il y a une dizaine d'années (Respect, sorti en 1985 sur Stress records), la réédition de Continued story qu'un ami m'a offert et la version de Speeding Motorcycle enregistrée au téléphone (!) avec Yo la Tengo sur WFMU. Chanson qu'il interprète très vite et très bien à la demande générale. Il enchaîne les morceaux tête baissée, place quelques blagues de sa voix étranglée entre les morceaux. True love will find you in the end, Grievances, Bloody Rainbow, ou la bouleversante GoEst-ce qu'on applaudit à tout rompre pour se dire qu'il va bien, quand même, pour quelqu'un qui souffre d'un bipolar disorder ou parce que ce sont simplement des chansons magnifiques ? Ou est-ce que cette question n'a aucun sens ? La voix chevrote, trébuche, mais ne rompt pas. A un moment, il disparaît dans le public, tout le monde s'assseoit et là, surprise, il est au piano, il martèle les touches comme un sourd, le nez collé aux paroles écrites à la main dans un cahier plastifié.



Puis il s'en va après nous avoir souhaité un "Merry christmas". Puis retour, rappel "avec une reprise de mon ami John Lennon" : You've got to hide your love away, "ce qui est toujours un bon conseil". Puis il enchaîne sur Deviltown a capella. Il crie presque et balaie la salle d'un long regard indéfinissable. Troublant. But nice concert, though.

And now something completely different… J'ai failli rencontrer le même soir un autre de mes héros : Michael Palin des Monty Pythons dédicaçait son dernier livre de souvenirs. Mais j'avais sous-estimé la place que peuvent prendre les fans des Monty Pythons dans une librairie Barnes and Noble. Du coup j'ai tout juste pu l'apercevoir sur la pointe des pieds derrière un rayon, sans pouvoir faire signer mon 33 tours collector de la bande-son de la Vie de Brian. Too bad.

mardi 4 septembre 2007

Shoot the freak ! Coney Island nostalgia

Où il est question once again de parc d'attractions (voir plus bas).
So what ? Le Labor day d'hier pourrait-il marquer la dernière saison de l'Astroland, le parc d'attraction de Coney Island ? Depuis 1895 et la construction du Captain Paul Boyton's Sea Lion Park, cette langue de terre au sud de Brooklyn offre aux New-Yorkais de toute extraction une large gamme de loisirs cheap and easy.

Comme le montre cette jolie video (avec pour musique Coney Island baby par Tom Waits), avant, c'était comme ça :



Mais pour vous représenter l'Astroland, il faut imaginer la Foire du Trône installée à Palavas-les-flots. Dès 9 heures, l'air s'imprègne de l'odeur pointue des goémons qui se mélange au parfum des cheez burgers, chili nachos et autres hot-dogs (rappelons que c'est ici-même que se tient le concours de vitesse d'ingestion massive de frankfurters-sur-bun-à la moutarde, aussi appelé Nathan's famous Fouth of July Hot dog eating contest). Au loin glissent impavides des cargos brumeux. C'est un bon jour pour aller pêcher à la jetée, seul ou en famille, avec de vieux tubes disco à fond dans le ghetto-blaster. Voire, pour les plus téméraires, tenter un plongeon dans les eaux glauques de l'Atlantique. Sur la promenade, des quinquagénaires russes et replets se promènent torse nu avec leur poule au bras. Les homeless remballent leur sac de couchage. Le manège du Polar Express se refait une petite santé au son du Light my fire des Doors. A midi, l'Astroland ouvre et c'est la ruée sur la Wonder wheel et les autres manèges. Mais l'indépassable climax de Coney Island reste le Cyclone, un grand huit vraiment dingue vieux de quatre-vingts ans bien tapés (et ça se voit à ses rails en bois pas très rassurants). Et si vous aimez les activités vraiment décadentes, Shoot the Freak ! est fait pour vous : dans un bout de terrain vague, des rednecks bourrés s'amusent à tirer au paintball sur une cible vivante –un jeune latino qui leur agite ses parties génitales sous le nez. Weird. Bref, Thrills ! Excitement ! Fun ! (voir plus bas again )
Tout ça pourrait s'arrêter net avec l'irruption dans le rôle du méchant promoteur immobilier de Thor equities qui a racheté le terrain en novembre dernier et projette d'y construire un complexe de loisirs avec hotels dont on imagine qu'il sera moins attractif au populo que le parc actuel. Mais la situation reste loin d'être claire, entre les velléités de la ville pour freiner l'appétit de Thor Equities et les négociations en cours pour prolonger d'un an la survie de l'Astroland. La saison de l'Astroland se termine officiellement le 9 septembre. A suivre, comme on dit.

lundi 3 septembre 2007

The Ultimate Doo Wop weekend experience

Do you really wanna live the doo wop experience ?
Il ne s'agit nullement ici de s'apesantir sur le style musical qui fit les beaux jours des radios US, du début des années 1950 jusqu'au milieu de la décennie suivante. Pas plus que d'évoquer les innombrables groupes vocaux qui firent chavirer le public américain à coups de syllabes hululés et de berceuses langoureuses avant que le British Beat ne franchisse l'Atlantique.
Pour cela il suffit de regarder les Silhouettes :



Ou de se laisser bercer par les Five Satins :



Non, parce qu'il existe AUSSI une architecture doo wop. Imaginez un coin au sud de la côte du New Jersey, entre New York et Philadelphie, transformé en musée vivant de l'architecture commerciale des fifties. Fermez les yeux et essayez de vous représenter une ville dont l'horloge serait resté bloqué forever à l'heure d'Happy Days. Cette ville existe, je l'ai rencontré le temps d'un weekend. Elle s'appelle Wildwood. On en parle aussi ici ou . Motels désuets à gogo (le Caribbean, le Bonanza, le Waikiki, le Pulaski Motor Inn…), enseignes lumineuses aux couleurs flashy, junk-food en quantité industrielle… L'ancien et le nouveau, pardon le doo-wop et le neo-doo wop s'y côtoient à merveille. Des palmiers en plastique indiquent le nom des rues (Atlantic et Pacific Avenue, ce genre…). Un petit train aux couleurs de Coca-Cola vous emmène de parcs d'attraction en parcs d'attractions (il y en a trois à Wildwood) : grands huits monstrueux, mini-karts à fond la caisse, un train fantôme aussi flippant qu'une partie de pêche avec François Hollande… Thrills ! Excitement ! Fun ! Le tout au bord d'une longue plage de sable fin.
Ou comment avoir l'impression de vivre réellement dans une chanson des Beach Boys le temps d'un week-end.
La video suivant n'a rien à voir avec le doo wop mais elle retranscrit bien l'atmosphère de cet amazing trip :



Love those Wildwood days and nights !

jeudi 30 août 2007

Freewheeling with Jonathan Richman ou cruising with Neocons ?

Des possibilités extravagantes qu’offre la presse anglaise à ses journalistes.
C’est bien le seul lien que j’ai pu trouver entre les deux articles suivants qui, pour ne rien arranger, ne sont pas de première fraîcheur. Mais ils tiennent toujours la route, notez-bien.

Vous êtes vous jamais demandé à quoi pensait réellement Jonathan Richman en écrivant Roadrunner ? Pour répondre à cette question, Laura Barton, journaliste du Guardian, a loué une voiture à Boston et suivi la route 128. Lucky girl.

"I'm out exploring the modern world,
By the pine trees and the Howard Johnsons,
On Route 128 when it's late at night,
We're heading from the north shore to the south shore,
Well I see Route 3 in my sight and
I'm the Roadrunner."



(Je sais, ce n'est pas Roadrunner, mais c'est peut-être encore mieux)

Dans un tout autre genre, vous êtes vous jamais interrogés sur « ce que peuvent penser les néoconservateurs américains quand ils croient que personne n’écoute » ? Pour le savoir, Johann Hari a suivi pour The Independent la croisière annuelle organisée par la National review, « la Bible du conservatisme américain ». Ce qui donne un reportage hilarant : soit Love Boat revu et corrigé par des républicains déchaînés remerciant « Dieu pour nous avoir donné Fox News ». Après l’avoir lu, vous comprendrez mieux les étonnantes prises de position de Rudy Giuliani en matière de politique étrangère.
Et ensuite, essayez d’imaginer comment ces braves gens auraient réagi si Duke Riley –auteur d’une tentative infructueuse d’arraisonner le Queen Mary II dans le port de Brooklyn avec un sous-marin artisanal– s’était attaqué à leur vaillant esquif. Un vrai massacre, I guess.

mercredi 29 août 2007

Le CBGB est vraiment mort, ce coup-ci

Décidément, c'est bel et bien la rubrique nécrologique qui aura été la plus fournie cet été. Hilly Kristal, le fondateur du Country Bluegrass Blues and Other Music for Uplifting Gormandizers est mort mardi à 75 ans, raconte le New York Times.
J'aurais aimé vous livrer quelques souvenirs personnels sur la question mais désolé, je ne suis allé qu'une seule fois au CBGB. C'était quelques mois avant sa fermeture en octobre 2006 pour cause de loyer impayé… et j'y ai juste vu un concert de metal assez lamentable. De toute façon, Richard Hell raconte tout cela bien mieux que moi.
Néanmoins, une petite séquence émotion :


Et, hommage tardif qui n'a rien à voir avec le CBGB, mais WFMU garde en archive une longue interview de Lee Hazelwood. Emouvant aussi.
Sale été, quand même.

mardi 28 août 2007

Absolute beginner

Comme il faut bien commencer quelque part, pourquoi ne pas parler de Devo, hein ?

Je me doutais bien que les reconversions d'anciens punk rockers ne menaient pas toujours à des horizons qui chantent mais j'ai quand même eu un petit pincement en découvrant que le groupe arrondissait ses fins de mois en faisant de la pub pour Dell :



Il paraît que leur concert à Benicassim valait le coup. Mais côté créativité, il faut quand même bien avouer que cette pub craint pas mal, surtout si on la compare avec cet étrange TV commercial d'Atari, sans doute plus proche de l'esprit de Jocko Homo que la vidéo évoquée plus haut :