mercredi 5 septembre 2007

Lost and found heroes

Daniel Johnston at the Spiegeltent, NYC, le 4 septembre 2007

Mardi soir, une salle que je n'avais jamais vue, le Spiegeltent, flanquée au ras de l'East River derrière le South Street Seaport avec une vue radicale sur le Brooklyn Bridge et le Manhattan bridge. Je suis en retard. Sur la scène d'un petit chapiteau baptisé "Salon perdu", Daniel Johnston (Des photos ici). En le regardant trembler comme une feuille alors qu'il s'agrippe de toute ses forces au micro, je me demande brièvement ce que je fais là, si ça ne va pas être un remake musical d'Antonin Artaud au Vieux Colombier.



Daniel Johnston n'a rien, pas d'instrument, juste un polo et un guitariste qui joue sobre et juste, Brett Hartenbach. J'avoue ne pas avoir suivi grand chose de la carrière de Daniel Johnston depuis des lustres, donc je ne connais pas les morceaux. J'ai une vieille cassette collector que j'ai achetée par correspondance il y a une dizaine d'années (Respect, sorti en 1985 sur Stress records), la réédition de Continued story qu'un ami m'a offert et la version de Speeding Motorcycle enregistrée au téléphone (!) avec Yo la Tengo sur WFMU. Chanson qu'il interprète très vite et très bien à la demande générale. Il enchaîne les morceaux tête baissée, place quelques blagues de sa voix étranglée entre les morceaux. True love will find you in the end, Grievances, Bloody Rainbow, ou la bouleversante GoEst-ce qu'on applaudit à tout rompre pour se dire qu'il va bien, quand même, pour quelqu'un qui souffre d'un bipolar disorder ou parce que ce sont simplement des chansons magnifiques ? Ou est-ce que cette question n'a aucun sens ? La voix chevrote, trébuche, mais ne rompt pas. A un moment, il disparaît dans le public, tout le monde s'assseoit et là, surprise, il est au piano, il martèle les touches comme un sourd, le nez collé aux paroles écrites à la main dans un cahier plastifié.



Puis il s'en va après nous avoir souhaité un "Merry christmas". Puis retour, rappel "avec une reprise de mon ami John Lennon" : You've got to hide your love away, "ce qui est toujours un bon conseil". Puis il enchaîne sur Deviltown a capella. Il crie presque et balaie la salle d'un long regard indéfinissable. Troublant. But nice concert, though.

And now something completely different… J'ai failli rencontrer le même soir un autre de mes héros : Michael Palin des Monty Pythons dédicaçait son dernier livre de souvenirs. Mais j'avais sous-estimé la place que peuvent prendre les fans des Monty Pythons dans une librairie Barnes and Noble. Du coup j'ai tout juste pu l'apercevoir sur la pointe des pieds derrière un rayon, sans pouvoir faire signer mon 33 tours collector de la bande-son de la Vie de Brian. Too bad.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Super article.

Anonyme a dit…

Oooh, you're so cute!!!!